Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 747 prolongation de 6 mois qui expirent à la fin d[e] janvier prochain. Présumant que ton appa- reil serait terminé à cette époque, ces messieurs me dirent que selon toute apparence, ce renouvellement serait le dernier, et je ne pus guère faire autrement que de paraître parta- ger leur opinion. Or, il me parait impossible que tes deux machines puissent être prêtes à cette époque-là ; c’est donc cequi nous ferait regarder, vû la circonstance, comme la chose la plus désirable pour nous, qu’après avoir mis la derniere main à ta machine de rotation, tu pusses te décider à en tirer parti d’une maniere ou de l’autre ; // car nous avons des craintes assez fondées sur les dispositions ultérieures de M.M. Coste que des événemens imprévus pourraient d’ailleurs forcer de retirer leurs fonds : c’est un cas qu’il faut bien pré- voir, et qui nous serait fatal : nous leur devons en éffet considérablement, à raison des forts intérêts qu’ils exigent et que nous sommes hors d’état de pouvoir acquitter aujourd’hui surtout ; et puis, je ne dois pas te le cacher, mon cher ami, la confiance que nous inspirions, diminue progressivement comme notre crédit... En te communiquant à regrèt, ces détails trop conformes à la vérité, nous avons cédé au besoin de te [...] 1 confier nos peines pour que tu fusses plus en état de les apprétier, bien persuadé que tu les partagerais ( as ) de tout ton cœur comme nous partageons les tiennes ; mais garde là-dessus, je te prie, le silence dans ta prochaine réponse 2 . Crois, malgré cela, que nous sommes loin de nous désespérer ; car nous nous rapellons avec trop de plaisir ce dernier article de ta chère lettre : nous pou- vons être tranquilles maintenant, grâces à Dieu ; persévérons et nous serons heureux ! Adieu, mon cher ami : ma femme // [E.m. p. 3] s’unit à moi pour te dire les choses les plus affectueuses, et nous t’em- brassons l’un et l’autre, de tout notre cœur. Tes chers neveu et nièce te prient d’agréer l’hommage de leurs tendres et respectueux sentimens, et M r . et M me . de Champmartin y joi- gnent avec empressement, l’assurance du souvenir le plus obligeant et le plus amical de leur part. 3 Reçois aussi, complimens, amitiés, respects et caresses de qui de droit. Génie 4 est grosse depuis près de cinq mois 5 . // [E.m. p. 1] ✕ Je te remercie, mon cher ami, de tout mon cœur, du sage conseil que tu veux bien me donner à cet égard là 6 ; je le suis assez souvent pour la copie des gravures ; mais pour celle des points de vue où il n’y a point de traits, point de hachures, et seulement des teintes d’une extrème délicatesse, l’application du procédé dont il s’agit, devient bien difficile, et exposerait souvent à gâter tout l’ouvrage. Je profiterai aussi de l’utile avis que te suggere ton tendre attachement pour moi ; et passé cette lettre où je m’explique peut être encore plus qu’il ne conviendrait, quoique je défie malgré // [E.m. p. 2] cela, de deviner mon secret ; je serai à l’avenir plus reservé ; car on est 1. Mot rayé illisible. 2. On a vu que Nicéphore montrait parfois aux Coste les lettres que lui adressait Claude, espérant ainsi les ras- surer et les mieux disposer à de nouveaux accomodements. 3. Simple formule de politesse, répétons-le. D’ailleurs les Champmartin et Claude n’auront pas l’occasion de faire connaissance. 4. Eugénie. 5. Elle était enceinte d’Henriette (v. 416). 6. A l’égard « de la copie sur étain,des gravures » (v.supra).Pour le reste on ignore quel était ce « sage conseil ». Les précisions fournies par Nicéphore incitent une nouvelle fois à se demander si Claude distinguait bien les différents aspects du travail de son frère (v. 360n). 402 1824 1829
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