Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 911 fixer même légèrement, l’image presque inapperçue des objets, dans cette partie de l’écran 5 . Or, plus cette image est vive et resplendissante, plus tôt elle est empreinte, ( quoique ) la maniere d’appliquer la préparation y contribue indubitablement et ( que ) la pureté de l’air ainsi qu’une température élevée n’y sont même pas étrangères. Cequ’il y a de certain, c’est qu’il m’est arrivé d’obtenir [t..] ( avec ) la chambre ( noire ) , un résultat satisfaisant dans une demi heure ( trentaine de minutes ) ( l’espace de trente minutes 1 ) ; d’où je crois pouvoir conclure qu’il ( que ce résultat ) serait bien préférable ( très-supérieur ) et bien plus prompt ( encore ) avec un appareil qui aurait comme le votre, Monsieur, toute la perfection dési- rable. Vous me demandez si l’empreinte primitive, tracée ( produite ) sur la matiere que j’emploie, vaut mieux que celle qui existe sur la planche. Je puis vous répondre là dessus affirmativement, [...] ( car ) d’après la maniere dont j’ai procédé pour noircir cette planche, il était, dans le fait assez difficile que je pusse réussir ; la couleur noir ayant recouvert en partie l’empreinte, desorte qu’il m’a fallu ( une couche trop épaisse de noir ayant recouvert les traits les moins délicats de l’empreinte, de sorte qu’il m’a fallu ) la frotter avec un linge, pour parvenir ( , tant bien que mal, ) à la dégager 2 . Je présume ( Je persiste à croire, ) malgré cela, que l’on pourrait tirer bon parti ( utiliser ) de ce mode d’application. Quant à la sub- stance ( au degré de perfectionnement que peut avoir la substance ) soumise aux impres- sions de la lumiere, les recherches et les expériences comparatives que j’ai faites jusqu’ici, m’ont démontré que celle dont je me sers, est éminemment propre à rendre les nuances les plus délicates, et toutes les finesses de la nature. En résumant ceque je viens de dire, l’unique difficulté qui se présente, se consiste, selon moi, à restreindre la production de l’effet dans ( a ) un espace de temps moindre que celui que vous avez déterminé ( assignez 3 ) ; cequi tient ( dépend, ) toutes choses égales d’ailleurs // à ( de ) la perfection relative de la chambre obscure ; mais, si cette perfection est telle que l’image représentée soit d’une ( de la plus ) grande vivacité et d’une ( de la plus ) grande netteté ; je ne doute point de la ( promptitude et de la ) supériorité des résultats 4 que l’on obtiendrait ultérieurement comparativement. 5 courte. La suite de la correspondance restera muette quant à de tels essais. 1. Un tel temps d’exposition est étonnant avec le bitume de Judée puisqu’il faut plusieurs heures sous le soleil direct et plusieurs jours en chambre obscure. L’inventeur évoque probablement d’autres expériences (avec le muriate d’argent par exemple) pour indiquer à son correspondant que dans la chambre obscure, il est effectivement possible d’obtenir des transformations photochimiques dans des temps de l’ordre de la demi-heure. 2. Niépce a soumis aux vapeurs d’iode, la plaque portant l’image négative au bitume sur argent. Au contact de l’iode, le métal attaqué s’est transformé en iodure d’argent en quantité d’autant plus importante que l’épaisseur du vernis était mince.Sous l’action de la lumière, l’iodure d’argent s’est transformé lentement en fines particules d’argent noir. Il y a donc inversion de l’image négative au bitume qui est par ailleurs éliminé de la plaque.Dans l’épreuve envoyée à Daguerre,on comprend que l’action de l’iode a été trop longue,d’où un noircissement non désiré de certaines parties de l’image. La poudre d’argent noire adhérant peu à la plaque, Niépce a tenté de l’éliminer en la frottant avec un tissu. 3. Rappelons que Daguerre avait assigné un temps de pose de quinze minutes au maximum (v. 496). 4. Est ici résumé le motif de l’offre d’association que Niépce va adresser à Daguerre. Pour l’inventeur, le seul problème qui reste à résoudre, qualifié plus haut de « grave », est celui de la longueur du temps de pose. Selon lui, la solution réside dans les améliorations dont est susceptible la chambre obscure qui, si elle pro- duisait une image plus intense,permettrait d’obtenir des résultats en un temps plus court.Il pense que c’est du ressort de Daguerre. 5. Ici s’arrête ce brouillon. 6. Dans le texte suivant (rédigé sur un feuillet à part), les premières lignes font écho à ce qu’on vient de lire. Quelques unes des corrections qui différencient les deux textes incitent à penser que ce brouillon-ci est 499 1824 1829
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