Niépce correspondance et papiers
912 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS [...] 6 d’après le résultat d’expériences comparatives, que la substance intermédiaire soumise aux impressions du fluide lumineux, est éminemment propre à rendre les teintes les plus délicates de la nature. En résumant ceque je viens de dire, l’unique difficulté qui se présente, se réduirait selon moi, à restreindre la production de l’effet dans un espace de tems, moindre que celui que vous avez déterminé ; cequi dépendrait presque entierement de la perfection de la chambre obscure, et cequ’il m’est impossible de constater sans cela. Si cette perfection est telle que l’image soit éclatante, et partout d’une grande netteté, je ne doute point de la bonté, de la supériorité des résultats obtenus ultérieurement. .Je suis on ne peut pas plus sensible, Monsieur, à l’offre pleine d’obligeance que vous avez la bonté de me faire : je vous en remercie infiniment, et je l’accepte avec bien du ( beaucoup de ) plaisir. Peut-être avez-vous oublié la communication [...] verbale que vous reçutes de nous, à ce sujet, lors de notre séjour à Paris : dans ce cas, il m’est bien agréable de vous la rapeller d’une maniere plus positive. ( Je ) en vous proposant ( e donc ) , Monsieur, de coopérer avec moi, au perfectionnement de mes procédés héliographiques 1 , et, par suite, de participer ( de leurs differens modes d’application, en vous associant ) aux avantages qu’une complette réussite ( que ce perfectionnement ) donne lieu d’espérer. Je n’aurais qu’à m’applaudir d’une détermination de votre part, qui m’offrirait, dans le concours de vos lumières, de nouvelles ( une ) garanties de succès, et dans la loyauté connue de vos senti- mens, tout cequi peut inspirer la plus la plus juste confiance. Comme il ne s’agit point enco- re d’exploiter cette découverte, ma proposition n’aurait, pour le moment, d’autre objet que des recherches et des expériences faites respectivement, dans le but commun d’une com- plette réussite ; et j’aime à me persuader Monsieur, que vous consacreriez volontiers, ( Monsieur, ) quelques instans, à un genre d’occupation de travail qui a de ( plus d’une ) l’analogie avec vos occupations habituelles 2 , et qui se réduit à fort peu de chose, du côté de la dépense. Je désirerais aussi, que M r . Lemaitre voulût s’adjoindre à nous. L’opinion ( extrêmement ) avantageuse que j’ai conçue de lui // sous tous les rapports, et l’offre réité- rée qu’il a bien voulu me faire de son burin, sont deux motifs également propres qui devaient naturellement ( en quelque sorte ) , me prescrire un pareil choix : je vais lui écrire à ce sujet. Veuillez donc m’instruire du résultat de votre détermination et si elle est telle que j’ose m’en flatter ( et s’il est tel qu’il m’est permis de l’espérer ) , nous nous concerterons 1824 1829 Des débuts de la photographie jusqu’à l’association avec Daguerre antérieur à l’autre (Ex. : « que vous avez déterminé » n’est pas biffé ici, alors qu’il l’est dans l’autre brouillon, et remplacé par « que vous assignez »). 1. C’est donc bien Niépce qui propose à Daguerre de coopérer à ses travaux. On ne manquera pas de remar- quer que dès la première mouture du contrat d’association rédigée par Daguerre, est évoquée, à l’article 1 er , « ladite découverte,inventée par Monsieur Niépce,et perfectionnée par M.Daguerre » (v.507,508,510,512), termes qui n’existent pas dans la proposition de Niépce (v. 504). 2. Daguerre se fût-il occupé, dès les années 1824, de « recherches dont le seul but était de fixer l’image de la chambre obscure », ce qu’il prétendra dix ans plus tard (D., « Avertissement »), on peut bien penser que Niépce, si diplomate en cet instant, n’eût pas manqué de les évoquer.
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