Niépce correspondance et papiers
504 Projet de contrat 1 (A.S.R.) 2 Chalon-sur-Saône, s.d. 3 Eléments du contrat par lequel Nicéphore envisage de s’associer Daguerre et Lemaître. .Bases d’une association projettée. .Entre les soussignés, M r . Joseph-Nicéphore-Niépce, propriétaire demeurant à Châlon- sur-Sâone, département de Sâone et Loire ; M r . Daguerre, peintre administrateur du Diorama ; M r . L. Lemaitre, graveur, tous deux domiciliés à Paris ; il a été convenu et arrê- té cequi suit. .Article 1r. M r . J.N. Niépce s’associe à M.M. Daguerre et Lemaitre pour coopérer avec lui au perfectionnement de l’héliographie, découverte dont il est reconnu et déclaré l’in- venteur ; laquelle consiste dans la reproduction spontanée des images reçues dans la chambre noire. .2°. En conséquence et aussitôt après la signature du présent traité, M r . Niépce s’en- gage à confier, sous le sceau du secret, à M.M. Daguerre et Lemaitre, le principe sur lequel repose sa découverte, et à leur fournir les documens les plus exacts et les plus circonstan- ciés sur la nature, l’emploi et les différens modes d’application des procédés qui s’y ratta- 1. De la main de Nicéphore. Comme s’il s’agissait du « projet de traité » annoncé par Granjon, les Russes ont annexé ce document à sa lettre du 19 novembre (v. 505). Cette erreur a été reprise par Harmant (P.G.H.2 p. 146) et Paul Jay (p. 281). L’objet exact de ces deux feuillets est incertain. Il est important de considérer les détails suivants : 1° au vu du manuscrit, il apparaît que le texte a été rédigé en deux temps. En effet, la seconde partie du document (« Modification des articles 5 me . & 12 me . » etc.) n’est pas du même jet que la pre- mière (rupture du parallélisme avec les lignes qui précèdent, trait de plume différent, lettres légèrement plus grosses, texte moins serré) ; 2° rien n’indique que Granjon soit intervenu dans la rédaction des articles de la première partie ; 3° le projet de contrat que constituent lesdits articles se limite à sept points. Dans le cas contraire, la mention finale (« Fait triple à Châlon-sur-Saône etc. ») qui leur fait suite, serait absurde ; 4° l’absence d’article 5 n’est apparemment pas le fait d’une distraction. On voit en effet qu’à la place du 5, une surcharge soignée représente le 6 ; 5° l’article 6 est pourtant bien la suite logique de l’article 4 ; 6° la seconde partie du document, nécessairement postérieure au 19 novembre (v. 505), ne comprend pas les deux articles modifiés , mais quelques lignes par lesquelles Nicéphore indique quelle doit être la teneur desdits articles ; 7° cette seconde partie fait allusion à un projet de contrat renfermant au moins douze articles, donc sans rapport avec le contrat en sept points qui fait l’objet de la première partie ; 8° l’absence d’article 5 dans la première partie, la mention d’un article 5 dans la seconde, n’autorisent en rien à établir un quel- conque lien entre les deux.Ces observations nous conduisent à penser que la première partie du document pourrait être la copie d’un pré-projet que Nicéphore adressa à Granjon lorsqu’il lui demanda d’établir le « projet de traité » (v. 505). C’était le moyen le plus commode de faire savoir au notaire ce qu’il attendait de lui. Partant de ce pré-projet, Granjon n’avait qu’à ajouter toutes les clauses que la prudence lui semblait com- mander (v.505).On ne peut que spéculer sur l’absence d’article 5.Remarquons toutefois que le fait n’est pas inexplicable si l’on suppose que Nicéphore prévoyait d’insérer entre les articles 4 et 6 une clause relative au « nouveau traité » évoqué à l’article 4, et qu’il avait chargé Granjon de la rédiger. La seconde partie du docu- ment ne suscite guère d’interrogation. Il s’agit probablement de la copie d’un texte que Nicéphore soumit à Granjon après avoir pris connaissance de son « modèle de traité ». Par ces quelques lignes, il lui indiquait le sens dans lequel il entendait voir corriger les articles 5 et 12. 2. Publ. in U (doc. 96 annexe). Le fonds russe renferme également une copie de ce document. 3. La première partie du document n’est sans doute pas antérieure au 5 novembre, date à laquelle parvint à Chalon l’acceptation de Lemaître d’entrer dans l’association projetée (v. 502). En tout état de cause, la seconde ne peut-être postérieure au 23 du même mois, date à laquelle Nicéphore adressa à Daguerre « les bases du traité provisoire » (v. 503). 918 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 1824 1829 Des débuts de la photographie jusqu’à l’association avec Daguerre
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