Niépce correspondance et papiers

re le vernis à un tel point, qu’il se détache par couches de la planche, quand on la plonge dans le dissolvant. C’est ce qui m’empêche de me servir de la chambre noire durant la mau- vaise saison. En multipliant les expériences dont je viens de parler, on sera bientôt parfai- tement au fait de tous les procédés de la manipulation. Relativement à la manière d’appliquer le vernis, je dois rappeller qu’il ne faut l’em- ployer qu’en consistance assez épaisse pour former une couche compacte et aussi mince qu’il est possible, parce qu’il résiste mieux à l’action du dissolvant, et devient d’autant plus sensible aux impressions de la lumière. A l’égard de l’iode, pour noircir les épreuves sur argent plaqué, comme à l’égard de l’acide pour graver sur cuivre, il est essentiel que le vernis, après le lavage, soit tel qu’il est désigné dans le deuxième essai sur verre, rapporté ci-dessus ; car alors, il est bien moins perméable, soit à l’acide, soit aux // émanations de l’iode, principalement dans les parties où il a conservé toute sa transparence ; et ce n’est qu’à cette condition, que l’on peut, même à l’aide du meilleur appareil d’optique, se flatter de parvenir à une complère réussite. Fait double à Chalon-sur-Saône, le 24. 9 bre . 1829 1 . ://: J.N. Niépce. Additions. Quand on ôte la planche vernie pour la faire sécher, il ne faut pas seulement la garan- tir de l’humidité, mais avoir soin de la mettre à l’abri du contact de la lumière. En parlant des expériences à la lumière diffuse, je n’ai rien dit de ce genre d’essai 2 sur verre. Je vais y suppléer pour ne pas omettre une amélioration qui lui est particulière. Elle consiste simplement, à placer sous la plaque de verre un papier noir, et à interposer un cadre de carton entre la plaque, du côté verni, et la gravure qui doit avoir été préalablement collée au cadre de manière à être bien tendue. Il résulte de cette disposition que l’image paraît beaucoup plus vive que sur un fond blanc ; ce qui ne peut que contribuer à la promp- titude de l’effet ; et en second lieu, que le vernis n’est pas exposé à être endommagé par suite du contact immédiat de la gravure, comme // dans l’autre procédé ; inconvénient qu’il n’est pas aisé d’eviter par un tems chaud, le vernis fût-il même très sec. Mais cet inconvénient se trouve bien compensé par l’avantage qu’ont les épreuves sur argent plaqué, de résister à l’action du lavage, tandis qu’il est rare que cette opération ne détériore pas plus ou moins les épreuves sur verre, substance qui offre moins d’adhérence au vernis, à raison de sa nature et de son poli plus parfait. Il s’agissait donc, pour remédier à cette défectuosité, de donner plus de mordant au vernis, et je crois y être parvenu autant, du moins, qu’il m’est permis d’en juger d’après des expériences trop récentes et trop peu nombreuses. Ce nouveau vernis consiste dans une solution de bithume de Judée, dans l’huile animale de Dippel, qu’on laisse évaporer à la température atmosphérique, au degré de consistance requise. Il est plus onctueux, plus ténace et plus coloré que l’autre, et l’on 1. Nous l’avons dit, à cette date Nicéphore pensait encore faire entrer Lemaître dans l’association et, dans cette perspective, avait rédigé sa notice en trois exemplaires, ainsi qu’en témoigne celui que nous avons transcrit précédemment. Le document reproduit ici, « fait double », est donc nécessairement postérieur au 2 décembre, date à laquelle Niépce reçut la lettre par laquelle Daguerre se disait prêt à signer le contrat s’il [Nicéphore] adhérait à sa proposition, laquelle proposition excluait Lemaître (v. 509). 2. Expérience in D. 932 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS 1824 1829 Des débuts de la photographie jusqu’à l’association avec Daguerre

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