Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 943 512 1824 1829 sinateur, les vues qu’offre la nature, a fait des recherches à ce sujet, de nom- breux essais, constatant cette [la] découverte, en ont été le résultat. Cette découverte consiste dans la reproduction spontanée des images reçues dans la chambre noire 1 . .M r . Daguerre, auquel il a fait part de sa découverte, en ayant apprétié tout l’intéret, d’autant mieux qu’elle est susceptible d’un grand perfectionnement, offre à M r . Niépce de s’adjoindre à lui pour parvenir à ce perfectionnement, et de s’associer pour retirer tous les avantages possibles de ce nouveau genre d’industrie. .Cet exposé fait, les sieurs comparants ont arrêté entre eux, de la manière sui- vante, les statuts provisoires et fondamentaux de leur association . .Article 1 r . .Il y aura entre M.M. Niépce et Daguerre, société sous la raison de commer- ce Niépce-Daguerre, pour coopérer au perfectionnement de la dite découver- te, inventée par M r . Niépce, et perfectionnée par M r . Daguerre 2 . .Art. 2. .La durée de cette société sera de dix années à partir du quatorze décembre courant, et elle ne pourra être dissoute avant ce terme, sans le consentement mutuel des parties intéressées. En cas de décès de l’un des deux associés, celui ci sera remplacé dans la dite société, pendant le reste des dix années qui ne seraient pas expirées, par celui qui le remplace naturellement ; et encore en cas de décès de l’un des deux associés, la dite découverte ne pourra jamais être publiée que sous les deux noms désignés dans l’article premier. .Art. 3. .Aussitôt après la signature du présent traité, M r . Niépce devra confier à M r . Daguerre, sous le sceau du secret, qui devra être conservé à peine de tous dépens dommages et intérèts, le principe sur lequel repose sa découverte, et lui fournir les documens les plus exacts et les plus circonstanciés sur la natu- re, l’emploi et les differens modes d’application des procédés qui s’y ratta- chent 3 , afin de mettre par là plus d’ensemble et de célérité dans les recherches et les expériences dirigées vers le // but du perfectionnement et de l’utilisation de la découverte. .Art. 4. .M r . Daguerre s’engage sous les susdites peines, à garder le plus grand secret tant sur le principe fondamental de la découverte, que sur la nature, l’emploi et les applications des procédés qui lui seront communiqués ; et à coopérer, autant qu’il lui sera possible, aux améliorations jugées nécessaires par l’utile intervention de ses lumieres et de ses talens. .Art. 5. .M r . Niépce met et abandonne à la société, à titre de mise, son invention repré- sentant la valeur de la moitié des produits dont elle sera susceptible, et M r . Daguerre y apporte une nouvelle combinaison de chambre noire, ses 1. Remarquer l’absence du mot héliographie , lequel figurait dans les premiers projets de contrat (v. 504, 507). Sans omettre de noter que Daguerre devait en profiter par la suite, Kravetz s’est interrogé sur ce point.Nous n’y trouvons pourtant rien de très surprenant : Niépce lui-même ne tenait guère à ce mot : « J’ai cru pouvoir donner ce nom à l’objet de mes recherches en attendant une dénomination plus exacte », écrivait-il deux ans plus tôt (v. 433). Quant à Daguerre, il était résolument décidé à couper court à toute velléité de compa- raison (v. 431, 509). 2. V. 507n. 3. Tout ceci, Niépce l’avait consigné dans sa Notice sur l’héliographie (v. 506 doc. 2).

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