Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 95 ment d’infanterie le 1 er janvier 1791.Le régiment (comprenant 2 bataillons à 9 compagnies) était déjà en gar- nison à Ajaccio. A cette époque survint un fait assez curieux qui mérite d’être brièvement rapporté. Une femme s’engagea dans le 1 er bataillon et y servit pendant sept ans. Marie Angélique Duchemin n’avait alors que vingt ans. Elle était née le 20 février 1772 au régiment de Limozin dans lequel servait son père. Elle avait deux frères qui y servaient également.A dix sept ans,elle s’était mariée avec un soldat du régiment qui,vingt- neuf mois plus tard, lors des fêtes de Pâques 1791, avait été tué lors d’une échauffourée survenue à Ajaccio. « Folle de désespoir », mère d’une petite fille, la jeune veuve avait pris l’uniforme du 42 e et appris le manie- ment des armes, formée par son plus jeune frère, instructeur dans le régiment. On l’avait d’abord crue folle, puis on s’était habitué à la voir servir, ce qu’elle fera constamment avec bravoure (v. 84n) jusqu’à ce que, griè- vement blessée à la jambe gauche,elle soit obligée de demander son admission aux Invalides où elle entrera le 14 décembre 1798. Elle sera admise au titre de caporal; sa conduite exemplaire lui vaudra le grade hono- rifique de sous-lieutenant par décision spéciale de Louis XVIII en date du 2 octobre 1822; enfin elle sera la première femme décorée de la Légion d’Honneur par décret du 15 août 1851 (P.R.O. pp. 286-287). 6. Né le 3 octobre 1771 à Aurillac, il « étoit étudiant en belles-lettres ». Comme Nicéphore et ses jeunes cama- rades, il avait été admis au régiment le 12 janvier. Il était arrivé à Ajaccio le 4 juin. Une fois pour toutes, signa- lons que les biographies des condisciples de Nicéphore au 42 e d’infanterie, biographies dont nous donnons de brefs extraits dans certains cas, se trouvent au Service Historique de l’Armée de Terre, sous la cote Xb 177. 7. Xavier Vilar, né à Prades (Pyrénées-orientales) le 29 décembre 1772, n’avait pas vingt ans. Il « étudioit le latin ». Il devait arriver à Ajaccio le 2 juillet. 8. C’est au début de l’automne précédent,rappelons-le,que Nicéphore avait décidé de bénéficier de la loi per- mettant aux citoyens actifs d’accéder aux sous-lieutenances vacantes dans l’infanterie (v. 57). 9. Nous n’avons trouvé ce nom sur aucun autre état du régiment 10. Guillaume Larroque, né le 1 er octobre 1770 à Belvès, en Dordogne, « étudioit en philosophie » avant de s’engager. Comme Nicéphore il rejoindra le régiment le 16 juin. 11. « Passé à une lieutenance ». 12. La date de ce document de doit pas prêter à confusion ; Nicéphore ne rejoindra le régiment que neuf jours plus tard, le 16 (v. 86). 13. Aucun lien de parenté ne le rattache au second mari de Claudine Niépce. François Charles de Maillard (né à Saint-Germain en Laye le 6 août 1740) avait débuté dans l’armée comme gendarme de la garde ordinaire du roi en 1755. Passé au régiment d’infanterie de Berry en 1758, il y avait servi jusqu’en 1784, époque à laquelle il était passé au régiment de Limozin. Il avait été promu colonel le 5 février 1792. Il devait dispa- raître en congé le 15 novembre suivant (A.G.Yb 407 f° 7). 73 1761 1792 Noms des officiers Motifs qui ont occasionné Grades des vacances les vacances Darance Sous-lieutenant Idem 11 ... le 12 janvier 1792. Pélissier Sous-lieutenant Idem... dudit. D’ycher Sous-lieutenant Idem... dudit et qui depuis a abandonné le 1 er mars 92. Roig Sous-lieutenant Idem... le 12 janvier 1792. Beylié Sous-lieutenant Idem... dudit. Collignon Sous-lieutenant Idem... le 7. juin 1792. Levillain Belleville Sous-lieutenant Idem... dudit. Lefêvre Sous-lieutenant Idem... dudit. [...] Certifié véritable par nous colonel dudit régiment A Ajaccio le 7 juin 1792 12 . Maillard 13
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