Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 961 516 Lettre (A.S.R.) 1 Paris, 29 mars 1830. Daguerre à Nicéphore. DIORAMA Direction, rue des Marais, Maison du Diorama. Paris, le 29 mars 18 30 Monsieur et ami Dici a quelques jours je suis forcé d’aller a Londres pour poser des tableaux au Diorama 2 , ce qui me contrarie d’autant plus en ce moment que cela me force d’abandon- ner non seulement mes [...] 3 opperations chimiques au moment ou elles devien[tent] des plus interessa[n]tes, et ausi un tableau represantant la vue general de Paris que je devais finir pour le vingt dumois prochain 4 , mais ce retard ne sera que de quinze jours, et à dater du milieu du mois de mai je serai entierement libre jusquau mois de novembre. Vous voyez Monsieur que dans cette espace de temps nous pourrons terminer nos recherches. Je m’empresse avant de partir de vous communiquer la suite de mes opperations, afin de vous evitter le travail que je vous avais indiqué concernant le 51. ( la rectification ) , appliqué aux substances n 1. ( h. de lav e . ) , 44. ( h. animale ) , 48. ( essence de térébenthine ) &c. 5 Il seroit trop long de vous d’ecrire le nombre d’aissais qui m’ont confirmé dans cette nécessité, mais qui devien[nt] inutiles présentemt car on peut suprimer ces substances. Le 5. ( b. de Judée ) possede les proprietés voulues, toutes les matieres que l’on y ajou- te ne font qu’entraver sont effet. Mais pour etre bref et plus clair voyons ce qui se passe dans le moyen. La seule partie dans le 5. ( b. de Judée ) sensible au 46. ( lumière ) est a peu pres semblable // semblable aux substances 1. ( h. de lave. ) 44. ( h. anim e . ) 48. ( essence de térébenth e . ) &c. mais a un plus grand dégré de purté, cest a cette substance quil doit la propriété de si dissoudre. Le 46. ( lumiere ) aidé du 26. ( de la chaleur ) , selon leurs intencités lui enleve plus ou moins cette partie de son composé, de la vient le plus ou moins d’action du 21. ( dissolvant ) or en employant le 5. ( b. de Judée ) sans intermed[i]aire 6 que le 26 ( chaleur ) pendant l’action, pour quil soit fixe[r] la substance a lui enlever n’est a peu pres que d[e] moitié de celle quil contient dissous dans le 1. ( h. de lav e . ) , 44. &c. ( h. animale etc ) De la il faut moitie moins d’intencité du 46 ( lumiere ) pour arriver au meme point 7 . 1. Publ. in U (doc. 105). 2. Il s’agissait de la Vue du Saint-Gothard et de la Vue intérieure de la Cathédrale de Reims (v. 519). 3. Mot biffé, illisible. 4. La Vue de Paris, prise de Montmartre fut exposée du 12 mai 1830 au 13 mai 1831 (G.P.2). 5. V. 515. 6. Lire sans autre intermédiaire. 7. La démonstration toute personnelle de Daguerre est la suivante : il imagine que dans le bitume et la lavande, la lumière élimine (évapore) la partie qui lui est sensible et qui serait semblable dans les deux com- posés. Il serait alors inutile d’ajouter de l’essence de lavande au bitume car il y aurait deux fois plus de par- tie sensible à éliminer. Il en conclut qu’il faut étaler le bitume à sec sans autre ajout. Signalons que ce rai- sonnement est sans fondement, et que lors du séchage à chaud de la solution de bitume dans l’essence de lavande, cette dernière est totalement évaporée, laissant sur le support le bitume sec, lisse et brillant. 516 1830 1833
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