Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 967 .Vernis employés sous forme liquide. .N° 1 r . Pulvérisez du bitume de Judée ; mettez-le dans un flacon de maniere qu’il en occupe les deux tiers. Versez dessus doucement et peu à peu de l’huile essentielle de lavande, jusqu’à ceque le bitume en soit saturé et n’en n’absorbe plus. Versez de nou- veau, assez de cette essence pour qu’elle surnage le mélange de trois ou quatre lignes* 1 . Fermez avec un bouchon à l’émeri, et laissez la solution se faire à la tempé- rature atmosphérique, et à l’abri de la lumiere 2 . .N° 2. Ce vernis se prépare de la même façon, si ce n’est que l’on remplace l’essence de lavande par de l’huile animale de Dippel. .N° 3. Même procédé sauf l’emploi du naphte pour opérer la solution. .N° 4. Après avoir pulverisé du bitume de Judée, mettez-le dans un nouet* de papier à filtrer, versez dessus de l’huile de pétrole blanche et faite dissoudre à chaud. Réduisez la solution en consistance de syrop ; mêlez-la ensuite et broyez-la bien avec du mastic en larmes pulvérisé, de maniere à en former une pâte épaisse et noire. Faite fondre cette pâte au feu, dans une poche jusqu’à // ceque le naphte soit entierement évaporé, et qu’une goute du mélange jettée sur un corps froid, devienne très-cassan- te. Prenez plus ou moins de cette substance, pulverisez-la, et faite-la dissoudre dans le naphte, comme il est dit pour le n° 1 r 3 . .N° 5. La préparation de ce vernis est la même que pour le n° 4 ; seulement on ajou- te au bitume de Judée, une égale quantité de laque platte en poudre et on remplace le mastic en larmes par le sandaraque. .Vernis appliqué sous forme concrette. .Des cinq vernis employés de cette maniere comme de l’autre, le vernis n° 4. est le seul qui, soumis à l’action de la lumière, produise le blanc ; et d’après cela, il mérite la pré- férence, du moins jusqu’à ce que de nouvelles recherches en aient fait découvrir un meilleur. Le vernis n° 5. employé sous forme liquide, donne un beau blanc 4 ./. 1. De 6 à 9 mm. 2. Cette préparation est celle décrite dans la Notice sur l’héliographie (v. 506). Les deux suivantes sont iden- tiques à la seule différence que l’essence de lavande est remplacée soit par de l’huile animale soit par du naphte. 3. La préparation de ce vernis est la plus complexe. La poudre de bitume est placée dans une sorte de sac de papier-filtre fermé par un nœud (nouet). Ce sac est plongé dans de l’huile de pétrole que l’on chauffe. Les composés solubles dans cette huile s’y dissolvent progressivement (ceux insolubles sont retenus dans le sac). La solution dans l’huile est ensuite évaporée jusqu’à ce qu’elle épaississe comme du sirop. On la mélange avec du mastic. Cela donne une pâte noirâtre qu’on fait fondre au feu pour éliminer l’huile de pétrole et pour la rendre dure et cassante. Les morceaux obtenus sont broyés en poudre dissoute ensuite dans du naphte. En résumé, ce vernis est un mélange des composés du bitume solubles dans l’huile de pétrole et de mastic, suivi d’un début de calcination avant dissolution dans du naphte. 4. Niépce est à la recherche d’un vernis donnant un aspect blanc. C’est le cas des n° 4 et 5. Il est à remarquer que la préparation de ces deux vernis se termine par un début de calcination de corps organiques qui deviennent ainsi noirs et cassants. Ce traitement est à rapprocher de la préparation des produits qui seront utilisés dans le physautotype, procédé consistant en une couche photosensible d’aspect blanc mat que les deux associés inventeront en 1832. 521 1830 1833
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