Niépce correspondance et papiers
982 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS intérêts. D’après cela, Monsieur et ami, si vous aviez quelque connoissance de la situation des affaires de M r . Niepce, pourrois-je esperer que vous voudriez bien me guider dans cette transaction et me dire franchement et aussitôt qu’il vous seroit possible, ce que vous pen- sez de la solidité de l’hypotheque qu’on me propose. Toutefois je ne vous fais pas cette prie- re sans vous assurer de la plus grande discretion, je sens trop bien à quel point elle est nécéssaire en pareille circonstance pour ne pas vous promettre le plus profond silence sur ce que vous pourriez me faire l’amitié de me communiquer. Ma famille me charge de vous offrir mille complimens et civilités affectueuses ainsi qu’à Madame de Curley, que je prie en mon particulier d’agréer l’assurance de mes senti- mens les plus respectueux. Veuillez recevoir celle du sincere attachement que vous a voué pour la vie, Votre serviteur et ami Fevret de S t . Mémin 1 A Monsieur, Monsieur Dubard de Curley à Nuits 2 Réponse du 10 janv r 3 Je m’empresse, Monsieur et cher ami de repondre a votre aimable lettre du 8 ; et j’aborde de suite le chapitre des informations que vous me demandez. Mes bons et excellents parents, pere et fils, (ce dernier : [...] doit à ce que je crois ne doit pas vous être inconnu) se trouvent, au lieu de jouir d’une fortune d’environ ( d’au 1830 1833 De 1830 jusqu’à la mort de Niépce 1. Publiée en 1853 dans les Mémoires de l’Académie de Dijon, une notice nécrologique lui a été consacrée par Philippe Guignard, bibliothécaire de cette ville. Nous empruntons à P.G. Harmant la note qu’il en a tirée. « Charles Balthasar Julien était né le 12 mars 1770, de Bénigne Charles Fevret et de Victoire de Motmans (A.M.D. B 611). D’abord officier dans les Gardes françaises, la Révolution ne rencontrant pas ses vœux, il pré- féra mettre sa famille à l’abri et émigra du côté de Coblentz mais, après le licenciement de cette armée, il passa aux Etats-Unis après avoir résidé dans divers pays d’Europe. Fort doué pour les arts, il fut sculpteur, peintre, graveur et même horloger. Mais c’est au cours de son exil qu’il eut l’occasion de saisir sur le vif les portraits de personnalités presque célèbres ou qui allaient le devenir et l’on connaît de lui 818 médaillons dont une très grande partie fut publiée sous la forme d’un recueil photographié par Gurney et parut chez Dexter à New York en 1862 (in-folio). De retour en France, ses dons furent utilisés au mieux lorsqu’on lui confia en 1817 la charge de conservateur du Musée de Dijon qu’il occupa avec dévouement pendant 35 ans. C’est grâce à ses efforts que deux retables de la Chartreuse de Dijon ne furent pas irrémédiablement détruits en 1819, mais qu’il fit restaurer ainsi par exemple que les tombeaux de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur etc.Mais là où le hasard rapproche les génies inventifs c’est que Fevret fut aussi un adepte du phy- sionotrace grâce auquel il put faire ses médaillons alors que cet instrument était inconnu aux Etats-Unis. On lui doit aussi l’invention d’un pantographe perspectif (cf. Bull. Soc. Encour. sept. 1829) permettant d’obtenir la perspective sur un monument en promenant l’appareil sur le dessin, une tenaille à vis de rappel pour tendre des toiles de tableaux, un nouveau pantographe pour un système de mannequins de l’Homme et du Cheval qui sont des chefs-d’œuvre de souplesse et de vérité (ibid. 1836). Il ne négliga pas l’esquisse des paysages et l’on apprend non sans surprise que sa vue des chutes du Niagara avait été réalisée à la chambre obscure dès avant 1810, chambre construite lors d’une de ses“vacances”d’été à Burlington. Le dessin aurait pu être présenté au salon de 1810,mais“sa modestie lui fit croire,nous dit son historiographe,qu’elle (la vue des chutes) était indigne d’être soumise au public”. Il mourut à Dijon le 26 juin 1852 » (T.P. p. 14). 2. Suivent deux cachets difficilement déchiffrables dans lesquels nous devinons « DIJON - 9 - JANV. - 1831 ». Nous n’y voyons nullement « Dijon 9 avril », comme Harmant (T.P. p. 14). 3. Ce brouillon figure à la suite de la lettre de Fevret, sur la place restée libre.
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