Niépce correspondance et papiers

N IEPCE I Parente de Niépce, l’inventeur de la photographie, j’ai vécu toute ma jeunesse en Bourgogne au milieu des vignes, non loin de celles qu’il possédait il y a plus de 170 ans. J’ai donc été bercée par son souvenir dès ma plus tendre enfance et j’ai toujours défendu sa mémoire. Depuis 1946, date de mon entrée dans le monde de la photographie comme reporter-photographe, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour faire connaître Nicéphore Niépce. Lorsque je lus pour la première fois ses lettres conservées en Russie, c’était dans l’édition publiée par l’Académie des Sciences de l’ex-URSS en 1949. Je n’eus alors qu’une idée : rassembler cette correspon- dance avec celle conservée à Chalon-sur-Saône pour en faire une édition complète et commentée. J’étais même allée jusqu’à obtenir en 1967, l’autorisation de publier les lettres conservées à Saint-Pétersbourg et j’avais fait traduire l’analyse remarquable de l’historien Kravetz qui introduit l’ouvrage russe. Depuis maintenant plus de vingt ans j’ai assisté à l’avancée des travaux de Manuel Bonnet, cher- cheur infatigable, exhumant des archives de France et d’ailleurs des documents de toute sorte permettant de reconstituer la vie de Nicéphore. Je fus ensuite émerveillée de suivre au fil des années Jean-Louis Marignier, scientifique passionné de photographie, analysant scrupuleusement la « Notice sur l’Héliographie » et la correspondance pour reconstituer pas à pas les images de Niépce. Des « Points de vue d’après nature » lui apparurent, parfaits, comme ceux qui cent soixante ans plus tôt avaient frappé les yeux de Nicéphore fasciné. Enfin l’initiative de Pierre-Yves Mahé, de faire revivre la maison de la première photo à Saint-Loup- de-Varennes pour la faire connaître au public, m’enchanta. La maison et ce livre se complètent si bien que Pierre-Yves Mahé a mis toute son énergie pour permettre la réalisation de ces deux projets. Je suis heureuse que grâce à leurs efforts conjugués cet ouvrage impressionnant voie enfin le jour. C’était un de mes rêves les plus chers. J ANINE N IEPCE Préface